| ENNUYER (en se prononce an) v. tr. et pron. (se conjugue comme Broyer). XIe siècle, au participe passé, au sens de « recru de fatigue ». Du bas latin inodiare, formé sur la locution du latin classique in odio esse, « être un objet de haine ». ★I. V. tr. ☆1. Class. Causer de la douleur, du tourment ; provoquer une profonde tristesse. ☆2. Fatiguer l'esprit, lasser, causer de l'ennui. Ce prédicateur ennuie l'auditoire. Absolt. Ce spectacle ennuie par sa longueur. ☆3. Inquiéter, contrarier, importuner. Son retard m'ennuie. Cela m'ennuie que vous soyez si triste. Leurs récriminations l'ennuient. Nous sommes ennuyés de partir. Il paraît très ennuyé de cette nouvelle. Par méton. Un air ennuyé, un ton ennuyé, qui exprime la contrariété, l'ennui. • Impers. Il m'ennuie d'être si longtemps séparé de vous (vieilli). ★II. V. pron. ☆1. Vieilli. Éprouver du tourment. Auj. Par affaibl. S'ennuyer de quelqu'un, souffrir de son absence. Elle s'ennuyait de sa fille au point qu'elle finit par la rejoindre. ☆2. Éprouver une grande lassitude d'esprit causée par le désœuvrement ou par une occupation dépourvue d'intérêt. Varier ses activités est un bon moyen de ne pas s'ennuyer. Je me suis ennuyé à lire ce livre, à la lecture de ce livre. Il s'ennuie d'attendre. Spécialt. Éprouver une grande lassitude de l'être. Quoi qu'il fasse, où qu'il soit, il s'ennuie. Expr. S'ennuyer à mourir, s'ennuyer mortellement. Fam. S'ennuyer à cent sous de l'heure. Pop. S'ennuyer comme un rat mort. |